Gestion des données marines

L’observation marine est coûteuse car elle nécessite des moyens navals très importants. De plus, elle est souvent non reproductible car la mer est un milieu hautement variable, selon des périodicités très courtes (vagues, marées, ...) à très longues (changement climatique, évolution des espèces, géologie du sol et du sous-sol sous-marin, ...). La préservation des données issues de l’observation marine constitue un facteur économique mais également un enjeu scientifique pour la reconstitution de séries temporelles permettant d’illustrer cette variabilité.

Il s’agit d’un véritable patrimoine, mais, il est constaté que, sans un archivage professionnel des observations, plus de 30% des données sont perdues ou non utilisables dix ans après leur acquisition.

L'Ifremer a reçu mandat de gérer les informations et données marines, son décret de création prévoyant (chapitre 1er, article 4, 6ème alinéa) que l’institut est chargé « de recueillir, diffuser et valoriser les informations nationales et internationales ».

Le rôle de l’Ifremer est de mettre en place, les procédures et les systèmes informatiques permettant de recevoir les données, de les mettre en forme et de les contrôler, de les référencer, de les pérenniser à long terme, d’en assurer leur disponibilité et de permettre leur diffusion, sur des portails en ligne sur Internet, où à la demande. Cette diffusion s’exerce dans le cadre de règles établies en accord avec les équipes scientifiques ayant effectuées la collecte des informations, dans le respect des directives nationales et internationales (convention d’Aarhus, directive INSPIRE, par exemple), et les standards de qualité de la discipline.

Traitement des données d'un sondeur multifaisceauxPour répondre à ces objectifs, l’Ifremer s’est doté, seul ou avec ses partenaires actifs sur le milieu marin que sont le BRGM, le CNES, le CNRS (INSU), l’IRD, le SHOM, de banques de données dans les domaines de l’hydrologie (physique et chimie de la surface et de la colonne d’eau océanique), des géosciences (géophysique et géologie du sol et du sous-sol sous-marins), de l’environnement côtier et profond (plancton, contaminants, écosystèmes et biologie des organismes ...), de l’halieutique (évaluation de la ressource et ses usages).

L’Ifremer est également acteur pour promouvoir l’intéropérabilité des bases de données, basée sur des services normalisés, tant au sein des réseaux institutionnels français pilotés par le Ministère de l’Écologie tel que le Système d’Information sur l’Eau, le Système d’Information Pêche et Aquaculture, au niveau européen avec l’Infrastructure de Recherche SeaDataNet, l’initiative « European Marine Observation and Data Network » (Emodnet) et, dans le cadre des grands programmes internationaux tels que Argo ou International Oceanographique Data Exchange (IODE) de la Commission Océanographique InterGouvernementale.