Halieutique

L'halieutique qualifie toutes les activités relevant de la pêche sous toutes ses formes, professionnelle ou de loisirs, en eau douce ou marine.

L’objectif de l’Ifremer est d'appréhender le système pêche dans toutes ses composantes maritimes et sur l’ensemble des façades. C'est pourquoi un Système d'Informations Halieutiques (SIH), véritable observatoire national des ressources halieutiques et des usages, a été mis en place au début des années 2000. Il mobilise des compétences de biologistes, économistes, statisticiens et informaticiens.

Un système informatique central de gestion des données halieutiques

L’ensemble des informations du SIH est géré dans un système central, reposant sur une base de données appelée Harmonie. Cette base relationnelle unique facilite le croisement, la comparaison et l’analyse intégrée des données et permet la production d’indicateurs et de synthèses pluridisciplinaires. Alors que les données sont intrinsèquement très différentes (allant des données d’échantillonnage biologique aux indicateurs économiques en passant par des indices d’abondance de populations halieutiques ou d’effort de pêche) la base de données est intégrée : les actions de collecte de données reposent en effet sur des référentiels communs et partagent parfois les mêmes données.

Au-delà de sa fonction visant à assurer la sauvegarde, l’intégrité et la pérennité des données, le système Harmonie a pour mission de garantir leur contrôle qualité et leur diffusion aux utilisateurs finaux. L’accès aux données se fait via un portail web qui met à disposition les données, brutes ou agrégées, selon les droits alloués à chaque type d’utilisateur, ainsi que des produits de synthèses et autres indicateurs, incluant cartes et tableaux de bord.

Les différents types de données intégrées dans le SIH
1. Les données administratives

Elles sont gérées par la Direction Générale des Affaires Maritimes de la Pêche et de l’Aquaculture (DGAMPA) qui sont responsables des données relatives à la flotte de pêche. Il s'agit de la liste des navires de pêche et de leurs caractéristiques qui constitue le « Fichier flotte de pêche communautaire ». L'administration rassemble aussi les données relatives aux armateurs et aux rôles d’équipage. Ces données administratives sont transmises à Ifremer qui les intègre à son système d'informations halieutiques.

2. Les données déclaratives de capture

A l’échelle européenne, dans le cadre de la Politique Commune des Pêches (PCP), les navires de 10 mètres et plus sont soumis à l’obligation de déclarer leurs captures et leur effort de pêche (temps de pêche, nombre ou dimension des engins de pêche, secteur de pêche…) dans un journal de bord (log book). Les navires de moins de 10 mètres ne sont pas soumis à cette obligation communautaire, mais à l’échelle nationale, ils doivent remplir des fiches de pêche, en y déclarant les mêmes informations. L’ensemble de ces documents sont centralisés par les Affaires Maritimes et saisis par FranceAgriMer. Ces données sont archivées dans le Système d’information Pêche et Aquaculture (SIPA) de la DGAMPA, puis transmises à l’Ifremer qui les intègre à son système d'informations halieutiques.

 3. Les données de ventes

Les ventes réalisées en criées par les navires sont enregistrées par le Réseau Inter-Criées (RIC) qui dépend de FranceAgriMer. Ces données relatives au volume et à la valeur des débarquements par espèce sont transmises à Ifremer qui les intègre à son système d'informations halieutiques.

4. Les données de géolocalisation

Depuis 2003 un règlement de la Commission européenne stipule que les navires de pêche de plus de 12 mètres doivent être munis d'un système de surveillance des navires par satellites (VMS). Les données qui émanent de ce dispositif donnent de précieuses informations sur les activités de pêches des navires (identification du navire de pêche, position géographique, date et l'heure de la position,  vitesse et cap du navire de pêche). Elles sont confidentielles mais peuvent être utilisées par Ifremer pour des besoins d'expertise. A un niveau national, il existe un système similaire pour les navires de pêche de moins de 12 mètres. Ce dispositif basé sur le volontariat est appelé GEOLOX et géré par la DGAMPA.

5. Les données des enquêtes auprès des pêcheurs

Réalisées principalement par les salariés de l'Ifremer, ces enquêtes sont de deux types : les enquêtes "activité" dont l'objet est de reconstituer le calendrier mensuel d’activité des navires enregistrés au fichier Flotte et de collecter des données sur leur métier, leur gradient et leurs secteurs de pêche. Les enquêtes économiques, elles, recensent les performances économiques des flottilles (capital investi, production, emploi, marché...).

6. Les données d'échantillonnages des captures

Qu'il s'agisse des échantillonnages en mer sur les navires professionnels (OBSMER), en criées (OBSVENTES) ou aux débarquements en Méditerranée ou dans les DOM-TOM (OBSDEB), ces données sont collectées aussi bien par les salariés de l'Ifremer que par les salariés de partenaires sous-traitants. Les données collectées puis enregistrées dans le SIH sont des paramètres biologiques : taille, poids, sexe, maturité...

7. Les données des campagnes scientifiques

Ifremer organise de nombreuses campagnes halieutiques pour collecter des données qui permettront d'estimer l'abondance et la distribution de certaines espèces commerciales. Toutes ces données de campagnes viennent aussi alimenter le SIH.

 

Sacrois, un logiciel de qualification de la donnée

Toutes ces données halieutiques proviennent de sources diverses et complexes, il est donc nécessaire de les rapprocher, les vérifier, contrôler leur cohérence avant de produire des séries de données de capture, d'effort de pêche et de distribution spatialisée. Ainsi, l’algorithme SACROIS est capable de fournir des données estimées et des données agrégées pour les déclarations de captures auprès de la Commission européenne.